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  • Photo du rédacteurJean-Luc Canton

" La Plaza de España [..] " court extrait du roman " la dixième porte ou le soleil au zénith "


" Fabien fut particulièrement impressionné par la magnificence de la plaza de España. L'œil était tout d'abord attiré par l'ampleur de la colonnade blanche, qui constituait un peu comme la célébration du génie de Cervantès.

Puis le regard tombait très vite sur les deux personnages sortis tout droit des pages du livre maintenu grand ouvert par Cervantès lui-même qui se trouvait en surplomb. Ces deux figures légendaires, quoique coulés dans le bronze de leur éternité, dévoilaient de manière réaliste les caractéristiques de ces deux aventuriers.


Don Quichotte saluait de la main droite, bras levé, comme le ferait un chevalier dévoué à la cause de la défense de la veuve et de l'orphelin, comme de l'opprimé. L'homme à la figure triste nous laissait entrevoir un regard droit qui semblait passer au-delà de la réalité, pour embrasser d'autres visions révélées à lui seul.

Son cheval, Rossinante, accablé par la folie de son maître, baissait la tête, et semblait avancer sous les éperons fous de son cavalier, comme une vieille mule tirant une charrue trop lourde pour elle, dans le sillon dont la longueur se perdait dans l'horizon.

Sancho Pansa, monté sur son âne Rucio, montrait une physionomie aussi ventripotente que son maître, lui, présentait l'allure décharné du mystique.

Le visage de Sancho était celui du débonnaire fataliste. "



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